[Acceo-Tadeo à la Réunion] Julien MONNET, l’invité du 19h chez Réunion La Première

Publié le 29 juin 2023

 

En tournée à l’Ile de la Réunion pour présenter nos solutions d’accessibilité Acceo et TadeoJulien Monnet directeur Tadeo a été reçu par la présentatrice Christelle Floricourt lors du journal de 19h sur la chaîne Réunion la 1ere. 

Le 19h Réunion La Première : édition du 15 juin de 6m40s à 14m40s

tournée à l’Ile de la Réunion

Transcription

— Dans cette salle de réunion au CHU sud, les participants écoutent attentivement les explications de Julien Monnet le directeur de l’application Tadeo. En même temps qu’il s’exprime, ses propos sont retranscrits de manière instantanée par une e-transcripteuse. Un dispositif que Sylvie, malentendante, découvre dans un mélange d’étonnement et d’agacement.

— Pourquoi on nous l’a pas proposé avant ? Je veux dire, merde ! Pardon… Euh… Je sais pas si vous voyez le quotidien d’une sourde, d’être dépendante systématiquement de quelqu’un. Pour prendre ses rendez-vous, il faut aller sur place. Même quand on est sur place on n’est pas pris forcément au sérieux.

— Ancienne puéricultrice, elle a dû changer de métier suite à son handicap. Elle n’est pas la seule dans ce cas. Au pôle mère enfant, une collaboratrice bénéficie de ce système depuis cinq ans grâce à la prise en compte de son handicap à la direction.

— Votre collègue qui travaille au pôle famille, elle a une réunion, elle vient avec son ordinateur, le micro, la webcam, elle clique sur « transcription » et elle peut tout comprendre pour cette réunion urgente de dernière minute.

— Avec Tadeo, elle peut recevoir des appels téléphoniques, chose qu’elle ne pouvait pas faire avant. Elle peut aujourd’hui aller en formation… Voilà… En toute autonomie et pouvoir avoir la retranscription voilà tout de suite.

— Au-delà du personnel, ce sont tous les usagers sourds et malentendants, soit plus de 80 000 personnes à La Réunion qui pourraient bénéficier de ces services.

— On pense aux patients, aux familles aussi qui ont besoin de communiquer et puis tous les personnels qui travaillent au CHU qui peuvent être porteuses, masquées ou pas. Parce qu’on découvre qu’il y a pas mal de personnes porteuses mais qui se cachent. Donc ça pourrait permettre de faciliter la vie à beaucoup de personnes, oui. En interne et en externe aussi.

— Avec cet outil, les personnes déficientes auditives espèrent que leurs employeurs mettront tout en œuvre afin qu’elles se sentent un peu moins isolées dans la société. Julien Monnet, lui, ne perd pas de temps, il a d’ores et déjà rencontré la mission handicap au MEDEF.

— Et il est ce soir sur notre plateau. Bonsoir Julien Monnet. Vous êtes aujourd’hui donc le directeur de Tadeo et on précise pour les téléspectateurs que vous êtes-vous même sourd profond de naissance et, pour pouvoir communiquer ce soir, vous lisez sur mes lèvres.

— Absolument, comme l’immense majorité des personnes sourdes ou malentendantes, notre langue est le français et donc pour comprendre nos interlocuteurs, nous faisons ce qu’on appelle de la lecture labiale. Et puis vous avez également une partie de la population sourde qui s’exprime en langue des signes française qui est une langue à part entière. Il y a deux modes de communication qui coexistent.

— Bonsoir Julien Monnet. Vous êtes aujourd’hui donc le directeur de Tadeo et on précise pour les téléspectateurs que vous êtes-vous même sourd profond de naissance et, pour pouvoir communiquer ce soir, vous lisez sur mes lèvres.

— Absolument, comme l’immense majorité des personnes sourdes ou malentendantes, notre langue est le français et donc pour comprendre nos interlocuteurs, nous faisons ce qu’on appelle de la lecture labiale. Et puis vous avez également une partie de la population sourde qui s’exprime en langue des signes française qui est une langue à part entière. Il y a deux modes de communication qui coexistent.

— On a entendu dans le reporta que certains salariés n’osent pas parler de leur handicap c’est fréquent ?

— Absolument ! La surdité est avant tout un handicap invisible qui touche la communication. Donc euh… C’est un… Ça a un impact immédiat euh… Dans son environnement professionnel et personnel et le fait d’en parler, ça peut soulever des craintes. Est-ce que ça va pas me freiner ? Est-ce que ça va pas me nuire que de parler de mon handicap ? Et donc l’objectif aujourd’hui de l’ensemble des acteurs c’est de dire que non, absolument pas ! Il ne faut pas hésiter à franchir le pas, aujourd’hui il y a des solutions, il faut en profiter.

— Comme des solutions comme Tadeo qui proposent des services pour les personnes sourdes ou malentendantes au sein de l’entreprise. Concrètement, qu’est-ce que vous proposez ?

— Eh bien en fait, nous avons des plates-formes à distance, nous avons des transcripteurs, des interprètes, des codeurs LPC qui délivrent des prestations à distance via nos applications Tadeo et Acceo, et qui permettent à la personne sourde de pouvoir communiquer en toute autonomie, en toute fluidité avec ses interlocuteurs. Que ce soit pour l’environnement professionnel, c’est Tadeo et que ce soit pour l’accessibilité des établissements qui reçoivent du public. Comme l’hôpital, une mairie, une collectivité ou un service aux clients.

— Concrètement ça se… Comment est-ce que ça se matérialise ?

— Eh bien concrètement, c’est une application, ce sont deux applications qui sont disponibles sur PC portable, sur tablette et sur smartphone qui sont bien évidemment gratuites pour la personne sourde. C’est soit l’employeur qui finance Tadeo, soit euh… L’établissement qui met en place la solution Acceo. Donc c’est gratuit pour la personne sourde, elle a juste à se connecter à nos plateformes Acceo pour atteindre, pour contacter un établissement. Et puis pour bénéficier de Tadeo, il faut qu’elle sollicite son employeur, souvent la DRH ou la mission handicap s’il y en a une.

— Grâce à Tadeo et Acceo, qu’est-ce que la personne sourde peut faire aujourd’hui qu’elle ne pouvait pas faire avant ?

— Eh bien beaucoup de choses ! Beaucoup de choses ! Il faut savoir que déjà, pour une personne qui s’exprime oralement, qui lit sur les lèvres, déjà le téléphone c’est compliqué. Donc le téléphone a longtemps été un objet abstrait on va dire. Alors que c’est un outil de communication incontournable pour les entendants. Donc avec Tadeo il est possible de téléphoner. Il est également possible de bénéficier de la transcription ou de l’interprétariat pour les réunions, les entretiens et les visioconférences, bref dès qu’il y a contexte de communication quel qu’il soit.

— Julien Monnet, vous êtes en ce moment à La Réunion sur invitation de l’agence Beest, cabinet de conseil spécialisé dans la santé au travail et la gestion du handicap. Une semaine à La Réunion qui a porté ses fruits ?

— Ah oui ! Vraiment oui ! Avec un grand enthousiasme, c’est vraiment parti d’une rencontre avec Emmanuelle, la directrice du cabinet Beest. À l’origine c’était pour organiser une série de sensibilisations sur l’île et très, très vite, de fil en aiguille on a été sollicités par des collectivités, des mairies, l’hôpital, des entreprises qui voulaient en savoir plus sur nos solutions et j’ai un agenda très chargé depuis mardi jusqu’à lundi prochain. Et je pense que je reviendrai.

— (Rires) Vous reviendrez puisque Tadeo et Acceo ça marche à La Réunion ?

— Absolument ! Il y a déjà plus de 200 établissements qui sont accessibles avec Acceo comme le Crédit Agricole ou la MDPH, par exemple. Et puis nous avons également des clients employeurs qui ont mis en place la solution Tadeo pour des salariés sourds dans leur quotidien professionnel.

— On parle de l’inclusion, éviter l’isolement des personnes sourdes ou malentendantes. C’est une situation que vous-même vous avez vécu ?

— Bien sûr ! Nous sommes beaucoup, beaucoup de personnes et même c’est valable pour l’ensemble des handicaps. C’est un parcours du combattant du quotidien. Mais quelque part il faut aussi reconnaître que cette façon, cette nécessité de devoir se battre au quotidien c’est devenu une compétence. Et on oublie un petit peu ça, cette compétence et savoir contourner les obstacles. Et dans la vie professionnelle ou personnelle, ça aide énormément.

— Et est-ce qu’on peut imaginer. Tadeo et Acceo en créole, un jour ? (Rires)

— Vous êtes pas la première à me poser la question… En tous les cas il faut savoir qu’on a commencé avec le français, à l’origine, il y a plus de 15 ans. Et puis on a été sollicités pour mettre en place les communications en anglais. Parce qu’on avait des besoins. Donc si un jour on a suffisamment de demandes en créole, eh bien on étudiera le dossier.

— Pourquoi pas alors ? (Rires)

— Pourquoi pas ?

— Merci beaucoup…

— Merci à vous !

— Julien Monnet d’être venu ce soir sur notre plateau nous parler de ces services Tadeo et Acceo pour les personnes sourdes ou malentendantes. Merci.

— Merci, ça a été un plaisir !

 

Pour en savoir plus sur la tournée de Tadeo à la Réunion, cliquez –> ici 

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